Les quotidiens marocains parus ce mardi consacrent de larges commentaires aux tractations entre les partis politiques pour la formation du gouvernement.
+Assabah+ écrit que le chef du gouvernent désigné se serait tenu dans un « angle étroit » en annonçant l’arrêt des négociations sur la formation du gouvernement avec les patrons du RNI et du MP, estimant que le communiqué « hâtif » publié par Benkirane ne sied pas à un chef de gouvernement et prouve clairement que c'est lui qui met le "bâton dans la roue" pour entraver la formation du prochain gouvernement.
Alors que quatre partis (RNI, MP, UC et USFP) veulent élargir la base des concertations pour la formation d'un gouvernement « efficace », le chef du gouvernement désigné « s’obstine à former un gouvernement menacé à tout moment de s’effondrer», souligne-t-il.
Ces quatre partis, d’après leur communiqué, ne veulent servir que l’intérêt supérieur de la Nation, constituer un gouvernement sur la base d’une majorité « forte », « homogène » et « capable d’exécuter les programmes », établir une coalition avec un « programme clair » et des « priorités bien définies » et la renforcer afin de pouvoir assurer la bonne marche des institutions de l’Etat, souligne pour sa part +Al Ittihad Al Ichtiraki+.
Le communiqué publié par ces quatre partis ne doit pas être perçu comme un signe de rupture, mais comme un appel à redresser la situation afin de remédier aux inconvénients du passé et assurer l’avenir, relève la publication.
Dans le même sillage, +Al Alam+ estime que les conditions que posent certaines parties pour participer au gouvernement ne sont en vérité que des « conditions conjoncturelles », qui pourraient être modifiées à maintes et maintes reprises, « perpétuant » ainsi le « feuilleton » de la polarisation entre deux parties « dont l’une connaît l’autre et que chacune évite de révéler à l’autre toute la vérité ».
De ce fait, le parti de l’Istiqlal n’est donc pas le vrai obstacle à la formation du gouvernement, déduit le journal, se disant étonné que des partis politiques se réunissent pour « imposer leurs conditions à un chef de gouvernement nommé conformément à la Constitution ».
Pour +l'Economiste+, les attentes démocratiques se retrouvent totalement décrédibilisées par les atermoiements autour de la constitution de la majorité.
Le quotidien affirme qu'au nom de la démocratie, les Marocains « sont en mesure de souhaiter d'autres manières de rechercher des résultats pour sortir le pays d'une longue période d'incertitude ».