La crise identitaire dans la partie anglophone du pays continue de hanter les journaux camerounais parus jeudi, à côté d’autres sujets à caractère social et économique.
Au sujet de la répression contre les meneurs d’un mouvement qui depuis novembre 2016 exige le retour à la République fédérale, voire la sécession d’avec la partie francophone du pays, le quotidien Émergence renseigne qu’au total 82 personnes ont été arrêtées.
Son confrère à capitaux publics, Cameroon Tribune, reprenant à son compte les propos du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, affirme qu’au regard des chefs d’accusation qui pèsent sur certains d’entre eux, on peut se rendre à l’évidence qu’aucune des personnes poursuivies ne l’est pour le simple fait de grève, mais d’avoir instigué ou participé à une manifestation pacifique.
Sans passer par quatre chemins, le bihebdomadaire La Météo affirme que derrière de supposées revendications corporatistes les avocats d’obédience anglophone avaient en réalité planifié une insurrection.
Des réunions sécrètes ont ainsi eu lieu au siège d’une compagnie pétrolière en Arizona, aux Etats-Unis, où a séjourné le président de l’Association des avocats du Nord-Ouest en Amérique du Nord, quelques mois avant le déclenchement des revendications.
«Les initiateurs de ces mouvements vindicatifs sont animés de desseins inavoués qui doivent s’implémenter certes dans un agenda caché, mais cependant bien planifié», affirme la publication qui regrette que quelques compatriotes soient résolument déterminés à déstabiliser le Cameroun, dans un bras de fer qui n’a plus sa raison d’être.
Pendant ce temps, et selon The Guardian Post, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés propose des solutions à cette crise : elle demande la libération immédiate et sans conditions des leaders et des mineurs détenus, exige que le gouvernement rétablisse la connexion Internet dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, appelle à un dialogue franc conduit par un médiateur indépendant et presse les pouvoir publics de mettre en place le Conseil constitutionnel.
Les choses sont à ce point si compliquées, souffle L’Essentiel, qu’une année scolaire blanche n’est plus à écarter dans les zones de troubles.
Mais cette publication s’attarde davantage sur le dernier palmarès des établissements secondaires aux examens officiels, où une fois de plus les écoles confessionnelles font la course en tête avec des ingrédients pourtant connus de tous : le travail et la discipline.
Revenant sur la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka, qui a fait officiellement 79 morts et plus de 550 blessés, The Spark constate que beaucoup de questions, notamment celles liées aux causes réelles de l’accident ainsi que celles relevant de la responsabilité des différents acteurs, restent sans réponses.
Et pour l’instant, le peuple attend que des mesures visant à améliorer le système de transport lui soient proposées et que l’assistance aux familles des victimes soit continuelle.
Sur le front de l’économie, Le Jour titre sur les pertes subies par le pays depuis l’entrée en vigueur des Accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne : 220 millions FCFA en 5 mois. Certains spécialistes dénoncent par ailleurs le caractère insidieux de ces accords qui viennent créer un manque à gagner au sein de la population.
Les dernières estimations de l’impact douanier de ces Accords situent ainsi le manque à gagner des recettes de l’Etat autour de 816 milliards FCFA sur toute la période de démantèlement, soit une perte moyenne annuelle de l’ordre de 62,8 milliards FCFA, représentant environ 16% des recettes douanières.