En Mauritanie, les manifestations anti-consultation référendaire se multiplient. La démarche du président Aziz au sujet de la constitution enchante peu.
C'est le cas du mouvement fondé récemment sous l’appellation "Jamais la modification de la Constitution (JMC)", qui a organisé, dimanche dernier, une journée de réhabilitation symbolique de certaines écoles de la commune de Sebkha(banlieue sud-ouest de Nouakchott). Pour les manifestants, ces établissements sont dans un état de délabrement avancé pendant que le pouvoir nourrit le projet d’organisation d'un référendum pour faire passer des réformes constitutionnelles. Le projet déchire à fois la classe politique et toute la société mauritanienne.
La manifestation de ces jeunes a débuté avec la coupure d’un ruban symbolique portant, en gros caractères, un numéro "38", en référence à l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modifcatifs, sur la base duquel le président Mohamed Ould Abdel Aziz entend organiser la consultation référendaire dénoncée.
Les jeunes ont profité de la journée pour effectuer des travaux sur les murs, dans les salles de classes et dégager les dépôts d’ordures encombrant chaque cour d'école visitée, rapporte la presse locale. Pour ces derniers de "Jamais la modification de la Constitution (JMC)", la mobilisation ne doit pas fléchir. C’est pourquoi ils appellent les autres jeunes à rester mobilisés jusqu’à la mise en échec du projet référendaire.
Voté par l’assemblée nationale, et rejeté par le sénat, ce projet référendaire porte sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux, la suppression de la Haute cour de justice (compétente pour les cas de haute trahison du président de la République) et du Haut conseil islamique (HCI).