Les quotidiens marocains parus ce mercredi focalisent leurs commentaires notamment sur les répercussions des dernières sanctions prises à l'encontre de certains agents d’autorité et la mise en place d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les prix des carburants.
+L’Économiste+ critique le ministère de l’Intérieur pour ne pas avoir fourni plus de précisions sur les agents d’autorité récemment sanctionnés pour manquement à leurs devoirs et responsabilités professionnels. Le journal dénonce un « black-out » sur des informations d’une « grande importance » pour les citoyens.
En décrétant ce blackout, « on entretient des doutes sur le bienfondé des décisions », « égare les citoyens » au sujet des « fonctionnaires pourris » et « laisse s’installer et se développer l’idée que l’Etat est un incapable dont il serait normal de contester l’ordre et les lois », explique-t-il.
+Al Alam+ estime que de nombreux agents d’autorité se sont mis aux aguets et attendent avec impatience la publication de la liste des responsables concernés par les sanctions, tandis que d’autres se sont estimés contents de ces mesures, « presque inouïes », et n’éprouvent pas de frisson ou frayeur.
+L’Opinion+ revient sur la mise en place d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les prix des carburants. La publication met en doute l’efficacité de cette commission, dont les membres sont censés auditionner l’ensemble des acteurs en relation avec le secteur des carburants pour prendre acte de l’ampleur des défaillances qui entachent le secteur et s’assurer de l’existence des conditions de concurrence loyale entre les distributeurs des hydrocarbures.
Il ne faut pas s’attendre à de grands exploits suite à la mise en place de cette commission vu ses pouvoirs limités et sa mission restreinte, estime-t-il, précisant que ces commissions dites de prospection sont chargées uniquement de collecter les informations concernant des événements précis ou la gestion des services, des établissements ou des entreprises publique, et que leur travail consiste à mener des enquêtes et à rédiger le rapport qu’ils doivent soumettre au bureau de la Chambre des représentants qui est le seul habilité à le programmer ou pas aux séances plénières.
Deux ans après la libéralisation du marché des hydrocarbures, qui devait en principe profiter aux consommateurs, les prix à la pompe ne cessent d’augmenter. «Le lobby des hydrocarbures insiste pour nager à contre-courant en faisant flamber les prix», titre ainsi +Al Massae+.
Le quotidien affirme que les pétroliers qui ont le contrôle et le monopole du marché des produits pétroliers, au Maroc, profitent de leur position dominante et de la politique de libéralisation pour s’enrichir, faisant fi de l’impact de cette tendance haussière sur le consommateur. Et ce malgré les variations du cours du pétrole et la loi sur la liberté des prix et de la concurrence.
Le journal rapporte, en effet, que les prix des produits pétroliers ont connu des hausses record mardi matin. Dans la plupart des stations-service, le litre du gasoil a grimpé de 9.88 dirhams/litre pour atteindre 12 dirhams. Ces hausses inconcevables ont été évoquées dans le dernier rapport du comparateur des prix des produits pétroliers dans le monde, «Global petrol prices», qui a indiqué que le prix du litre d’essence, au Maroc, avait augmenté entre le 20 novembre et le 11 décembre, passant de 11.1 dirhams à 11.25 dirhams, alors que celui du gasoil a grimpé de 9.57 DH pour atteindre 9.61 dirhams durant la même période.
Dans le même sillage, +Al Ahdath Al Maghribia+ souligne que « Global petrol prices » place le Maroc parmi les pays qui pratiquent les prix les plus chers, en matière d’hydrocarbures, dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un classement dicté par des prix dépassant largement ceux adoptés par des pays voisins tels l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, ou encore des pays à hauts revenus comme les Etats-Unis.